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Sans colorants ni conservateurs
1 octobre 2006

Je ne veux toujours pas guérir et j'aimerais ô

Je ne veux toujours pas guérir et j'aimerais ô combien pouvoir dire qu'il n'y a rien à soigner, avant d'abandonner..

Sans_Ailleurs_by_SaleFee

Il y a cette dame assise dans les couloirs du métro à Chatelet, elle a des moignons à la place des pieds et aussi des mains. Un gobelet devant elle. Bête de foire volontaire du grand zoo de la capitale.

Il y a la boulangerie place de Clichy qui me voit pousser la porte trois à quatre fois par jour pour la ration de coca quotidienne. La boulangère a toujours l'air de sortir du lit. Elle porte un grand pull gris même lorsqu'il fait chaud. C'est le genre de personne qui frissonne dans sa vie.

Il y a le black qui parle tout seul sur le chemin du métro tous les jours. Dans un drôle de dialecte, fleur déracinée dans la main, récite sans doute les méandres de son amour dans le vide qui l'entoure.

Il y a Krik Manivelle que je voudrais tour à tour étrangler et prendre dans mes bras. Je me contente de l'étrangler, mais je me dis que j'ai eu de la chance.

Il y a N. qui sait toujours pas rouler les clopes et qui râle.

Il y a Moe qui repart puis revient, et qui au final n'est toujours pas là. Et qui pourtant est toujours partout. Et qui pourtant. Et qui. Pourtant.

Il y a Loubard qui est comme une main glacée sur mes paupières quand je m'endors. Les souvenirs qui font sourires. Et puis les autres. Loubard qui devrait rester au passé et que je n'arrive pas à virer du présent, à situer dans le futur. Et le temps passe, et je ne peux pas t'effacer en un tour de pass-pass.

Il y a Petit Prince, et je n'aurais jamais cru qu'il soit à ce point le grand rescapé de l'Avant. Je me souviens tous ces gens qui disaient, que rien n'allaient changer. Et qui ne sont plus là. Vraiment plus là. Je me souviens de lui qui s'est installé dans ma theière plus vite que n'importe qui, et qui aujourd'hui répond présent à chaque appel.

Il y a les semaines qui passent à toute allure, m'ammenant vers les week-end que l'on nomme "Tout à l'heure". Big Ben au crayon à papier. Big Ben en dégradé de rouge. Big Ben en dégradé de bleu. Le livre objet. Se réapropprier la langue. Trouver la place du spectateur. Simplet. Se concentrer sur les regards. Les lumières. Les petits rien.

Il y a une grenouille couronnée fixé sur l'épaule de mon blouson de cuir. Frog'Zola, princesse de rien. Un poux en salopette rouge sur le bureau de Krik Manivelle. Il tient un morceau de parchemin sur lequel j'ai griffonné quelques mots.

Il y a Milo qui est allé à Pomme pour y trouver N. et pour arranger les choses. Et c'est comme si je respirais enfin, sans être partagé en deux, sans cesse. Et je dois dire Merci.

Il y a les souvenirs. Qu'on a peur de ne jamais retrouver. Il y a So qui me dit qu'il fera bon y être, et que si c'est pas sur c'est quand même peut-être. Il y a Benoit qui est dans la capitale et que je ne croise pas, que j'ai peur de ne jamais croiser. Il y a tout ça, tous ces gens pour qui on se demande "Et si c'était la dernière fois?" Il y a Dimitris, et la peur de.

Je voudrais trouver une façon originale de boucler l'article, mais tout le monde sait que l'originalité c'est de la merde. Alors je vais m'arreter là. De toutes façons, ça fait quelques temps que j'ai oublié de savoir raconter. Bonsoir, moussaillons.

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Commentaires
S
Merci Pixie.<br /> <br /> Bzou Mael ;)
C
... qui passe par la regulierement et qui t'oublie pô !<br /> <br /> Bisou la fée
P
Ah non non non. Tu n'as pas oublié comment raconter. Vraiment pas...
Sans colorants ni conservateurs
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