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Sans colorants ni conservateurs
8 septembre 2006

Home sweet tombe.

giant_jack_is_on_my_back

Comme l'impression que quelque chose est en train de se terminer, comme un film qui prend fin, mais le generique final n'arrive pas. Et les personnages sont là, sur la dernière image, ne sachant pas quoi faire, une erreur de système, c'est la fin mais rien ne le prouve, personne n'a applaudit, les gens attendent, que se passe-t-il qu'ils demandent, est-ce qu'on doit rester, est-ce qu'on doit partir, sur l'écran le happy-end s'efforce de sourire, mais la boucle ne se boucle pas. J'ai toujours eut du mal à nouer mes lacets.

Tout à l'heure sur l'autoroute, lorsque la courroie de distribution a laché et qu'il a fallu attendre, j'ai eu le temps. J'ai eu le temps de regarder le soleil se coucher lentement. La dépanneuse arriver. Le temps de finir ce livre. Et de penser un peu. Sans savoir pourquoi je repnse à l'avant. Etrangement ça fait plusieurs semaines que je n'ai pas songé à l'enfant banni niché dans son appartement de Niort. Etrangement je me rends compte avec stupefaction que j'ai tout oublié. Le numero que j'ai tant de fois composé avec la gorge nouée, impossible de m'en rappeler. Et cette chanson tant de fois écoutée, impossible de me rappeler des paroles. Le vent s'est calmé, une page s'est enfin tourné. Aprés trois ans d'hésitation tremblante, c'est un nouveau chapitre; Et je parle au nom de tous. Autours de moi tous entament un nouveau chapitre. Voir même un nouveau livre. Par choix ou pas obligation, peu importe. Désemparés mais heureux, on court tous aprés la caravane, je le sais.

Toujours est-il que j'ai oublié ce dont je pensais me souvenir jusqu'à mes vieux jours, et que donc je m'apperçois que mes convictions et mes idées ne sont que passagères. Que rien de ce que je dis ne doit être prit au serieux. Parce que je suis, comme tout à chacun, en évolution perpetuelle et que chaque seconde me transforme. J'ai compris ça en tournant la dernière page de Des fleurs pour Agnedon. Il fait froid tout à coup. Zillah a tenté de récuperé la gosse mais je l'en ai empeché. J'ai bu le sang de Nothing dans une petite fiole verte. Christian a abandonné le bar. J'ai une bouteille de Chartreuse dans la main. Une tignasse rouge colle son visage à la fenêtre et me regarde. Pourquoi les personnages d'Ames Perdues continuent-ils de me hanter? Comme si pour eux non plus, il n'y avait pas eu de generique final.

Tout coule de façon tellement douce et agréable que j'ai envie d'y foutre le feu par moment, peut-être parce qu'Il avait raison en disant que, les gens heureux n'ont pas d'histoire. Mais peu importe à présent, Il a autre chose à faire, lui aussi. Nous avons tous autre chose à faire.

Petit Prince dit : "Il manque quelqu'un". Je dis qu'il manquera toujours quelqu'un à présent, partout, tout le temps. Le poison rouge coule lentement dans les rues et sur les autoroutes. Le poison rouge dans son bocal s'ennuyait, on a felé le verre. Et toujours pas de générique.

J'aime parfois me dire que je suis l'heroïne d'une comédie tragique, j'aime à clamer que ma theière est félée de partout et j'attends le moment ou je vais pleurer pendant des nuits entières avec quelque accès de poésie. Mais rien n'arrive. Le passager clandestin descend à cet arret, les souvenirs restent à bord, et rien ne se passe. Le soleil continue de briller. J'avais pensé qu'un orage éclaterait ou que je me briserais en deux sous le poid de la tristesse. Non. Je reste là à sourire parce que je suis incapable de me sentir mal. Et Mister Krik demande, si je veux du thé. Je hoche la tête. J'emprunte, déjà, les chaussettes de Mister Krik, les T-shirt de Mister Krik, les bouquins de Mister Krik. Je coupe ses cheveux pendant qu'il dort et je les scotch sur le mur avec un petit mot menaçant. Au reveil je le regarde s'ennerver. Et tout va merveilleusement bien.

Et le generique n'arrive toujours pas. Pourtant quelque chose est en train de se terminer, je le sais, je le sens. Je l'ai vu dans les yeux de Louise hier matin, dans les paroles de Bu ce soir, dans les ruines du lycée, dans la voix de ma mère, dans la façon dont on s'adresse à moi, dans ma signature sur ce tas de paperasse, dans la marque de mes cigarettes. Winfield. Ou l'art d'apprendre à économiser 40 centimes.

Je voudrais mettre un terme concret à certaines choses mais je me rends compte que les generiques c'est que pour les films. Ici, on début quelque chose en ayant toujours dans les mains quelque chose qui prend fin eternellement. On croit à un début ou à une renaissance mais tout ne fait que poursuivre. On pense changer de chemins mais nous n'en suivons qu'un dont le décor se transforme sous les pas.

La vérité, c'est qu'en pensant que je pouvais m'éloigner de la meute je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas de meute. la vérité c'est que j'ai eu trop de prétention jusqu'ici et que l'heure de me taire approche. Alors oui, je me thé. Je me thé quand Mister Krik m'en sert une tasse.

Et tant pis pour le generique de fin. Tant mieux. Allez savoir. J'ai oublié certaines choses qui, il fut un temps, furent mes raisons de vivre. Je m'apperçois que nos raisons de vivre sont souvent futiles. A l'heure d'aujourd'hui, je pencherais pour une canette de coca, un rayon de soleil à 18h, une boule de poil sur ma tête, un parquet mieleux, des étoiles vagabondes. Demain qui sait, si ma raison de vivre ne sera pas contenue dans un tube de dentifrice ou même pire, dans les prunelles de je ne sais quel abruti.

Allez savoir, ce que le poison rouge dans son bocal, nous reserve. Je me sens tellement bien que ça me ronge; Tignasse rouge dit de ne pas m'en faire. Mais de lui, j'ai promi de ne plus en parler.

Les Elles : Mathilda Kepps

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Commentaires
P
:)! Fume du fleur de pays.<br /> Et puis c'est toujours aussi enchanthé ici.
M
une bien belle écriture...<br /> Au plaisir!
C
Alors, qu'est's'qu'elle dit de neuf Yvette?
S
Ca peut pas aller mieux, tu sais bien qu'on est à l'apogé d'athenes du deux points parenthèses. :) Lui. Moi. Une fenetre. OH C'EST FINI. Et tout va bien. Pour toi, pour moi, pour Lui, pour lui, pour eux. C'est dingue ce happy-end. POGO !
N
Si je te tond les cheveux, ça ira mieux ?<br /> Parce que, chiche.
Sans colorants ni conservateurs
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