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Sans colorants ni conservateurs
30 juillet 2006

Il faut faire le tour de la ville pour trouver un

Il faut faire le tour de la ville pour trouver un litre de lait cette nuit là. Nos pas épluchent les pavés brulants, clopes se consumment et coca perd ses bulles. Quand.

_ Noel 1996, tu t'en souviens?

_Oui.

_ Je vais pas me cacher sous des mots à la con et te faire le remake de Requiem for a dream ou de je ne sais quel film à la con. Je voudrais te raconter dans l'ordre, mais il n'y a pas d'ordre, pas de chronologie. Je sais juste que ça commence en decembre 1996. Montpellier, place de la Comédie, on avait jamais gagné autant de thune qu'en tapant la manche à Noël. On était riche, et on avait la baraque pour nous. Toi et maman vous êtes parti une semaine pour fêter Noël chez Grand-Mère, et quand vous êtes rentré..

_ T'étais plus là.

_ J'avais seize piges, j'etais amoureuse de.

_ La lune.

_ Oui, Tristan, le rayon de lune. Il partait, et je me suis dis que peut-être. Naîve, j'ai pris le même train que lui. Et plus le train filait plus je m'appercevais que je faisais pas partie de ses projets. Alors il a dit que je pouvais descendre à Prades, que là-bas y avait de la zone. Alors j'ai rejoint la zone de Prades. Et c'est là, que la chronologie s'effrite.

_ Tu es revenu, plus tard..

_ Beaucoup plus tard, oui.

_ Avec ce con de pendentif en pierre de lune.

Et ça chantonne.

Dans le port d'Amsterdam, y a des junkies qui coulent, c'est une ville de dingues, bombardons Amsterdam!

C'est etrange d'en parler. D'en parler vraiment. Elle est là, à reconnaitre ses torts. A tout raconter sans exception, et sans chronologie.

_ Et puis j'ai rencontré Zorg.

_ Mort d'overdose depuis.

Dans le port d'Amsterdam, y a une ambiance de morts, cette ville a tous les torts, bombardons Amsterdam !

Je la regarde et je fais le bilan. Rasée, la crète. Balancées, les rangeos. Fini, le bombers. Combien sont morts? Je ne sais pas. On ne sait même pas ce qu'est devenu Melissa, ni les autres. Depuis ce Noël là, j'ai dormi dans le canapé du salon avec maman toutes les nuits, à guetter son retour. Depuis ce Noël là, on a plus mangé que des pizza suregelées Carrefour trois fromages. Pendant ce temps, à Prades, elle prend tout ce qui lui tombe sous la main, le nez. Et quand elle revient avec sa pute de pierre de lune autours du cou, il n'y a plus rien à faire. Et les morceaux de coton sales envahissent la chambre, entre un CD des berruriers et un de Parabellum. Et il n'y a plus rien d'autre à faire, que d'attendre.

Trouvé, l'épicerie de nuit. Acheté le litre de lait.

Et pour le reste? Taisez-vous. Vos gueules s'il te plait. C'est ça, essaye donc, vient donc passer un jour, une nuit dans ma folie. J'ai rongé tous mes ongles et je vais bientôt attaquer les doigts, et puis quoi? Amusez vous, la vie continue, racontez moi vos aventures à la con, vos partie de baise répugnantes. Je n'écoute pas. Et cesse de croire que tu comprends. Passe une journée dans ma folie, je te défi.

Parabellum : Amsterdam.

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Commentaires
S
Ah? Oô. Drole de rêve :x<br /> T'en fais pas pour mon frigo va ^^
P
[j'ai rêvé que je te rencontrais sur un quai de gare, l'autre nuit]<br /> Tu sais, la famille, ou tous les trucs comme ça, on finit par croire que ça se choisit pas dans le sang, mais au fil du temps. Tu sais, t'encombre pas de ces choses là et va remplir ton prochain frigo de coca!
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